A pied

Vingt-deux heures et ce qui reste d'une belle journée d'hiver qui m'a vue déjeuner en terrasse. Il fait encore une quinzaine de degrés que la légère brise peine à faire ressentir comme frais. Je remonte une rue de traverse aux lampadaires épars. Les fils électriques en partance du transformateur se balancent et grincent comme du vieux parquet. Ou bien est-ce le poteau en bois ? Sur le trottoir, une paire de baskets blanches sortent de l'ombre et viennent dans ma direction. Des phares projettent un court instant des ombres mouvantes le long du sol. Je passe sous les branches d'un petit arbre qui frémit. De l'autre côté de la rue, un eucalyptus plus grand s'agite. Quelques porches éclairés, quelques fenêtres aussi. Les maisons victoriennes se détachent sur un ciel éclairé par la ville. Mes pas et le silence. Il me faudra atteindre de bout de la rue pour retrouver un peu d'activité nocturne. Passants, voitures feux-rouges. Et même une sirène fuyante un peu plus loin.