Égypte et Soudan

Encore un billet commencé il y a un moment mais qui prenait la poussière dans un coin. Pas vraiment fini mais je publie quand même avant qu'il soit trop tard.

L'Égypte, c'est pire que l'Arabie Saoudite. Je veux dire, niveau pagaille. En arrivant à Jeddah, j'avais trouvé qu'ils conduisaient tous comme des malades. Ce que l'on faisait en scooteur dans les bouchons de Chiang Mai — à savoir se faufiler dans la moindre petite place disponible — ils le font avec des voitures. Et de gros 4x4 américains par dessus le marché. Au Caire, c'est le niveau encore au dessus. Vu qu'au contraire ils n'ont pas des gros 4x4 américains mais de vieilles bagnoles décaties, ça se serre encore plus près, ça passe encore plus en force, encore plus n'importe quoi, et le klaxon est roi. Pas question bien entendu de s'arrêter à un feu rouge s'il n'est pas accompagné d'un policier. Aux passages piétons, on se croirait parfois en train de regarder un ballet sur glace où les patineurs — comprendre piétons et voitures — se croisent en flux perpendiculaires sans jamais se rencontrer.

L'après-midi l'air retrouve un peu de clarté et en prenant de la hauteur, on aperçoit les pyramides par dessus la ville. Gravats, terre, poussières, côtoient les ânes et les chèvres dans les rues et sur les toits. On trouve souvent devant les échoppes des points d'eau fraiche et leurs gobelets métalliques qu'une chainette ou un bout de ficelle maintiennent à portée de main. Dans le musée de l'Égypte, nombreuses sont les jeunes-filles voilées assises par terre, armées de crayons ou pinceaux esquissant des hiéroglyphes et autres motifs d'époque sur leurs feuilles blanches; sous le regard probablement amusé des esprits dont les corps momifiés reposent derrière les vitrines.

Du Soudan je ne pourrai pas dire grand chose. Six jours à Khartoum sous escorte, hôtel-aéroport, aéroport-hôtel. Il y fait chaud. Les femmes sont belles et à visage souvent découvert. Les Nils blanc et bleu se rejoignent. La loi islamique est aussi en vigueur, d'application un peu plus laxiste que chez les voisins saoudiens. Les appels à la prière nous parviennent à travers un haut-parleur éraillé. L'air chaud vibre au dessus d'une terre ocre. Au feux rouges on vend des oranges. Au bord de la route des pastèques. La chaleur du soir donne envie de passer la nuit dehors. Mais les moustiques veillent.