Chronique aéroportuaire

Aéroport de Faa'a, salle d'attente avant l'embarquement, minuit cinquante. Au plafond de cette salle semi-ouverte, une douzaine de ventilateurs brassent un air approchant les 30°C. Sur les canapés sont éparpillés des corps affalés et somnolents. Certains ont encore les yeux assez ouverts pour lire un livre ou un magazine. Devant moi, elle tient dans les mains un Femme actuelle titrant Mannequin à 47 ans, ça m'est arrivé par hasard, lui feuillette un comparatif automobile. Le couple parfait. Je réalise au bout d'une demi-heure que j'ai accès à la lounge, à l'étage. Il reste vingt minutes, j'ai la flemme de monter, même pour les boissons fraiches gratuites. Je tourne la tête pour voir un A340 s'immobiliser à la porte voisine. Le nôtre est déjà là depuis un moment. Un australien avec une sorte de choucroute décolorée sur la tête émerge de son canapé. Une blonde plantureuse vient s'assoir devant moi et se met à pianoter sur son téléphone. Quelques locales ont la fleur à l'oreille. Mon ami à la choucroute a déjà replongé. Annonce. L'embarquement commence.